Plus besoin de payer 5, 15 ou 20 Euros pour accéder à une pièce de théâtre. La notion de partage, qui est pour nous cardinale en matière de théâtre, nous a convaincus que c’était la meilleure façon de faire vivre le spectacle aujourd’hui, qu’il soit amateur ou professionnel.
C’est pourquoi nous mettons nos textes à la disposition de tous et toutes. Le téléchargement des pièces vous permettra même, si vous le souhaitez, de les imprimer et de les partager ainsi à votre tour en format papier.
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L’écriture d’une pièce de théâtre s’inscrit dans une histoire et possède des caractéristiques spécifiques.
Histoire du théâtre
Origine religieuse et politique du théâtre
On s’accorde à placer l’origine du théâtre occidental dans le culte de Dionysos. En effet, les traces les plus anciennes du théâtre grec antique font mention de pièces jouées lors des fêtes qui célèbrent ce dieu, les Lénéennes. Sur le plan architectural, l’aménagement du théâtre antique comporte d’ailleurs un autel ainsi qu’un espace dédié au prêtre. Concernant les représentations, les déplacements des acteurs et les interventions du chœur ont un aspect rituel. Cette dimension est d’ailleurs encore sensible aujourd’hui. Si la question vous intéresse, lisez l’article de blog que nous avons consacré à la question.
Au-delà, la structure même des pièces jouées renvoie à un cérémonial : entrée du chœur, action entrecoupée de chants et de danses évoquant diverses divinités, sortie du chœur. La dimension politique de ce théâtre vient de ce qu’il est, en particulier à Athènes, envisagé comme un espace de réflexion, d’éducation civique ou morale. La tragédie voit son apogée au Ve siècle avant JC avec Sophocle, Euripide et Eschyle. La comédie grecque et la comédie latine sont illustrées par Aristophane, Ménandre, Plaute, Térence.
Le théâtre médiéval et renaissant
Durant le Moyen-Âge et la renaissance, deux formes théâtrales se distinguent : la farce et les mystères. Les farces sont de courtes pièces mettant en scène les pulsions élémentaires de l’être humain, en soulignant combien elles peuvent aller à l’encontre de la morale couramment admise.
Les mystères mettent en scène des épisodes de la vie du Christ. Dans le premier cas, le théâtre développe une force subversive de remise en question des conventions. Dans le second, il s’agit d’une visée clairement édificatrice.
Le théâtre classique
Au début du XVIIe siècle, le genre romanesque influence beaucoup le théâtre : cela se retrouve dans les pastorales et les tragi-comédies. Les personnages de ces deux genres sont des bergers ou des héros braves qui évoquent les idéaux chevaleresques. En parallèle, un théâtre populaire de tréteaux perpétue l’héritage de la farce. Progressivement s’imposent les fameuses règles du théâtre classique : unité de lieu, unité de temps, unité d’action, bienséances.
La comédie tourne en ridicule les bourgeois, la tragédie présente des conflits historiques où se marque le poids du destin. Au XVIIIe siècle, la comédie reste présente avec Marivaux, Beaumarchais et Lesage, de même que la tragédie conserve sa forme avec Voltaire. Pendant ce temps, les comédiens italiens obtiennent de grands succès populaires en faisant découvrir à la France la Commedia dell’arte, théâtre gestuel d’improvisation.
Le théâtre romantique
Marqué par la « bataille d’Hernani » (1830), qui oppose les partisans des classiques aux jeunes romantiques, dont fait partie Victor Hugo, le théâtre romantique autorise tout ce que le théâtre classique interdisait : multiplication des lieux, durée de l’action étirée sur plusieurs années, foisonnement des personnages issus de tous les milieux, mélange plus important des registres.
Hugo, Vigny, Musset et Dumas donnent à ce théâtre des textes emblématiques. Dans la seconde moitié du siècle, le vaudeville connaît un développement important avec Labiche et Feydeau.
Le théâtre des XXe et XXIe siècles
Les frontières entre les genres théâtraux s’estompent de plus en plus, de même que les frontières entre les genres littéraires : roman, poésie, témoignage. Les ingrédients fondamentaux du théâtre sont remis en question : action, personnages, dialogues.
Le théâtre de l’absurde, qui fait la part belle aux questionnements métaphysiques, se développe avec importance à travers le monde. A côté de cela, les formes dramatiques traditionnelles subsistent et témoignent d’une vraie résistance.
Les caractéristiques du genre théâtral
Une pièce de théâtre : définition
Une pièce de théâtre présente un échange de paroles entre des personnages, qui évoluent dans le temps et dans l’espace, et qui sont joués sur scène par des interprètes, comédiens et comédiennes. Cela implique pour le théâtre une double existence : c’est à la fois un texte à lire, un écrit, et un texte à jouer, l’un des composants du spectacle théâtral.
Le théâtre met en scène des situations de crise, selon des genres divers : comédie, tragédie, drame, etc. Le théâtre vise d’abord à divertir, mais c’est également un vecteur de réflexion et d’éducation morale. Il permet aussi, notamment dans la tragédie, de libérer les passions.
La structure d’une pièce de théâtre
L’action d’une pièce de théâtre, autrement dit l’avancée des événements qui est restituée par l’intrigue, repose principalement sur les prises de paroles des personnages. Ces dernières véhiculent des informations, des sentiments, des réactions, en provoquent d’autres, sous la forme de comportements ou de paroles. Toute pièce de théâtre est rythmée par les entrées et les sorties des personnages, qui signalent les scènes. Ces scènes peuvent être regroupées en actes, tableaux ou séquences, en fonction de faits majeurs, de changements d’espace ou de temporalité.
La structure dramaturgique classique de la pièce de théâtre est ritualisée et suit le même nombre d’étapes dans un certain ordre : exposition, développement, dénouement. L’exposition présente les données nécessaires à la compréhension de l’intrigue. Le développement fait apparaître des obstacles qui forment le nœud de l’intrigue, des péripéties ou renversements de l’action. Le dénouement apporte une solution à l’intrigue.
L’écriture d’une pièce de théâtre
Les paroles des personnages de théâtre ont un double destinataire : les autres personnages auxquels ils s’adressent, ainsi que le public. C’est ce qu’on appelle la double énonciation théâtrale. Parfois le personnage s’adresse d’ailleurs directement au public par l’intermédiaires d’interventions brèves (l’aparté) ou plus longues (le monologue). Face aux autres personnages, le personnage de théâtre peut émettre son message à travers des prises de paroles longues : c’est alors une tirade.
Au contraire, lorsque les répliques sont brèves et s’enchaînent rapidement de manière cinglante, c’est ce qu’on appelle des stichomythies. Les didascalies viennent compléter la paroles des personnages : ce sont des phrases en italiques qui précisent les gestes, les intonations, les déplacements des personnages.
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