Comédie à choix multiples pour 2F/2H
Et si une simple action transformait votre existence à jamais ?
Accordez-nous moins de deux heures et demie de lecture et plongez votre public une comédie interactive unique qui joue avec la multiplicité des chemins possibles de l’existence (même si vous avez peu de moyens).
34 pièces en une seule pièce !…
Avant de vous en dire plus, on a 3 questions rapides à vous poser :
🆘 Les pièces où les intrigues sont figées et sans surprises, vous en avez assez ?
🆘 Vous fuyez les histoires dont la construction est conventionnelle ?
🆘 Vous cherchez un texte qui engage le public et redéfinit l’art du théâtre ?
Si vous avez répondu oui à au moins deux questions, alors lisez vite ce qui suit !
Voici le résumé de La Part du Hasard :
Stéphane et Isolde mènent une vie tranquille dans le village de Glassac jusqu’à l’arrivée d’Oriane, une nouvelle locataire au passé énigmatique. Mais la vie quotidienne se transforme en une aventure imprévisible, où chaque choix, même anodin, ouvre des portes vers des scénarios tantôt hilarants, tantôt dramatiques. À chaque instant, le hasard influe sur le destin des personnages, offrant une expérience théâtrale interactive et inédite.
En accédant au texte intégral de La Part du Hasard, vous obtiendrez un fichier PDF de 139 pages pour un poids ultra-réduit de 879 Ko, téléchargeable sur votre ordinateur, votre tablette, votre téléphone, et imprimable sur n’importe quel support. La mise en page vous permettra de noter sur le texte toutes les indications et notes de régie que vous jugerez utiles.
Avec La Part du Hasard, vous découvrirez :
✅ Une pièce interactive : le public peut influencer l’intrigue, vivant ainsi une expérience unique à chaque représentation.
✅ Des personnages riches et nuancés, permettant à vos interprètes d’explorer toutes les nuances de l’humain.
✅ Des situations centrées sur les relations entre les personnages : ainsi, seuls quelques éléments sont nécessaires pour figurer les lieux, simplifiant la mise en scène.
✅ Une intrigue captivante : elle donne à voir 34 chemins possibles, et maintient de cette façon l’intérêt du public jusqu’au bout.
✅ Une réflexion universelle : une exploration ludique des impacts du destin et des décisions humaines, qui parlera à l’ensemble du public.
Intéressé(e) ?
Téléchargez gratuitement le texte intégral de La Part du Hasard
et laissez votre public plonger dans un labyrinthe de possibilités, où chaque décision façonne l’aventure !
Attention : déconseillé aux compagnies qui cherchent des pièces de facture classique.
Vous souhaitez jouer La Part du hasard avec votre compagnie ?
La démarche se fait directement via la SACD :
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Questions fréquentes sur La Part du hasard
Est-ce vraiment une pièce interactive ?
Oui. À certains moments clés, le public ou les comédiens peuvent infléchir le cours de l’histoire. Chaque représentation devient donc unique, et le hasard s’invite dans le théâtre, pour le plus grand plaisir des spectateurs
Faut-il une mise en scène complexe pour gérer les multiples chemins ?
Pas du tout. Le texte est construit de façon claire : les choix sont identifiés et permettent une lecture fluide. Les metteurs en scène peuvent opter pour une version à embranchements, ou au contraire choisir une trajectoire unique.
Combien de comédiens faut-il pour monter La Part du Hasard ?
La pièce met en scène quatre personnages, 2 femmes et 2 hommes. En fonction de la branche choisie, certain·e·s deviennent les protagonistes tandis que les autres passent au second plan, et inversement selon les branches.
À quel public s’adresse cette pièce ?
À tous ceux qui aiment être surpris. La Part du Hasard séduit autant les spectateurs curieux d’expérimentations que les amateurs de comédie psychologique. C’est une pièce à la fois ludique, profonde et accessible.
La pièce a été portée sur scène plusieurs fois
La pièce a été créée par le Thabou en 2017. En voici un aperçu :

Elle a connu une nouvelle production avec Les Copains du banc en 2025.

Extrait de La Part du hasard
Personnages
STEPHANE, maire adjoint de Glassac, chargé du petit patrimoine.
ISOLDE, sa femme.
JULIEN, leur voisin.
ORIANE, parisienne en vacances.
LA VOIX DU RÉCIT.
Les assistants de la voix du récit.
Prologue
LA VOIX DU RÉCIT. — Les hommes et les femmes ont un point commun : l’orgueil. Ce qu’ils aiment par-dessus tout ? Parler de leur habileté. Il leur est difficile d’admettre un fait pourtant évident : chaque réussite possède une part de hasard. Différentes méthodes ont été conçues pour sortir d’un labyrinthe. L’une d’elles, reconnue pour son efficacité, consiste à se déplacer dans le dédale en gardant constamment la main sur l’un des murs. L’un des murs, oui, mais lequel ? Le droit ? Ou bien le gauche ? Si le hasard vous sourit, vous ferez le bon choix et vous trouverez rapidement l’issue désirée. Sinon, vous risquez de déboucher, possible, dans une zone où rien ne vous attirait.
Notre histoire commence dans le sud-ouest de la France, au cœur du petit village de Glassac. Comme dans tous les petits villages du sud-ouest de la France, il y a une église, un vieux puits, une épicerie fine suédoise bio, et une mairie. Voici le maire adjoint de Glassac délégué au petit patrimoine : Stéphane Bordecarre. Sa femme : Isolde Bordecarre. Leur voisin : Julien Montigny. Et la nouvelle locataire des Bordecarre : Oriane Daguerre. Malgré son jeune âge, elle a déjà beaucoup d’expérience.
1. Un dîner de bienvenue
LA VOIX DU RÉCIT— C’est le milieu de l’été. Chez les Bordecarre, le dîner touche à sa fin.
Chez Stéphane et Isolde.
Isolde, Stéphane et Oriane sont à table.
ISOLDE. — N’hésitez pas à vous resservir.
ORIANE. — Avec plaisir.
ISOLDE. — Finalement, vous ne connaissez pas du tout la région ?
ORIANE. — Sur le site, il y a une option « Une destination au hasard ». J’ai cliqué et je suis tombée sur vous.
STEPHANE. — Vous êtes bien tombée.
ISOLDE. — Vous avez trouvé facilement ?
ORIANE. — Mon GPS aime les chemins compliqués. Mais j’ai demandé. Seulement… ça va vous sembler bête… surtout de la part d’une parisienne… personne n’a d’accent.
STEPHANE. — Vous vous attendiez à débarquer dans La Femme du boulanger ou Manon des sources ?
ISOLDE. — Rome n’est plus dans Rome. Si je vous disais le nombre d’anciens parisiens venus s’établir ici, vous seriez surprise. Tenez : Stéphane et moi.
ORIANE. — Qu’est-ce qui vous a décidés à partir ?
ISOLDE. — Envie d’une autre vie. Et puis Stéphane souhaitait faire évoluer son entreprise dans un marché moins saturé. Et comme une partie de sa famille est originaire d’ici…
ORIANE. — Dans quoi travaillez-vous ?
STEPHANE. — Vous n’allez pas rire ?
ORIANE. — Il n’y a pas de sot métier.
STEPHANE. — Je fabrique des sanisettes auto nettoyantes.
ORIANE. — Des quoi ?
STEPHANE. — Des sanisettes. Des toilettes publiques, si vous préférez.
ISOLDE. — « Bordecarre systems ». « Béton, fibre de verre, fonderie, aluminium, inox : nous utilisons les matériaux les plus résistants et les plus nobles au service de votre ville. Pour vous, nos designers concevront un mobilier urbain unique, parfaitement intégré dans l’espace spécifique de votre agglomération. Bordecarre systems, un écrin pour vos besoins. »
ORIANE. — C’est drôle…
STEPHANE. — Vous vous moquez.
ORIANE. — Pas du tout, pardon… Simplement, j’aurais pas cru.
ISOLDE. — Vous n’auriez pas cru ?
ORIANE. — Je voyais pas Stéphane là-dedans…
STEPHANE. — Je m’occupe aussi du patrimoine du village. Notre église tombe en ruine. Quel dommage…
ISOLDE. — Et moi ? Vous me voyez dans quoi ?
ORIANE. — Attendez, laissez-moi deviner… Vous êtes médecin.
STEPHANE. — Ça aurait pu.
ISOLDE. — J’ai fait une première année. Mais à la biochimie, je préférais l’Histoire des Arts.
STEPHANE. — Isolde tient une galerie.
ORIANE. — Ici ?
ISOLDE. — Non, à Rodez.
STEPHANE. — Elle s’y consacre totalement. Tout pour la galerie ! Alors, il faut bien que quelqu’un mette les mains dans le cambouis…
ISOLDE. — C’est comme ça que tu l’as perdue ?
STEPHANE. — Hein ?
ISOLDE. — Trois mois que monsieur ne retrouve plus son alliance. C’est en mettant les mains dans le cambouis qu’elle a disparu ?
ORIANE. — Moi, ce que je perds toujours, c’est mon casque.
ISOLDE. — Je l’ai mis sur la console. Et le grand sac aussi.
STÉPHANE. — Ses épées.
ISOLDE. — Vous pratiquez l’escrime ?
ORIANE. — Il faut bien. Je ne suis qu’une faible femme.
STÉPHANE. — Vous auriez pu vous entrainer dans cette pièce, il y a sept cents ans.
ISOLDE. — C’était la salle d’armes. La maison est une ancienne forteresse.
STÉPHANE. — Un château des templiers.
ISOLDE. — Vous dormirez bien. Ce n’est pas mes lapins qui vous dérangeront. Les murs sont épais. On est bien protégé de l’extérieur.
STÉPHANE. — La nuit, c’est très calme.
ORIANE. — Pourtant j’ai entendu comme une sorte de battement… un claquement…
ISOLDE. — Le volet de Julien.
ORIANE. — Julien ? Julien… vous voulez dire… Julien ?
ISOLDE. — Oui. Il s’appelle Julien. Un voisin, un ami.
ORIANE. — Julien…
STÉPHANE. — Ça fait des semaines… Je lui ai proposé de venir le réparer. Mais il laisse filer… ça… et le reste…
ISOLDE. — Et vous ? Vous êtes dans quoi ?
ORIANE. — Un métier difficile à avouer.
STÉPHANE. — Ne me dites pas que vous travaillez aux impôts ?!
ORIANE. — Je suis dans les ressources humaines.
STÉPHANE. — J’aurais pas cru.
ORIANE. — Vous m’imaginiez dans quoi ?
STÉPHANE. — Je ne sais pas. Quelque chose de plus… de plus artistique…
ORIANE. — Travailler avec l’humain, c’est de l’art.
STÉPHANE. — Une entreprise doit parfois faire des choix. C’est à vous que revient la mission de les expliquer.
ISOLDE, tendant un paquet. — Si vous aimez les choix à faire, ça devrait vous plaire.
STÉPHANE. — Tu as eu le temps de trouver quelque chose ? Tu es parfaite.
ISOLDE. — Merci chéri.
STÉPHANE. — De rien amour.
ORIANE, ouvrant le paquet. — Vraiment… il ne fallait pas…
ISOLDE. — C’est une tradition.
ORIANE, lisant. — « Un livre dont vous êtes le héros. Le maître du labyrinthe. » Wouah !
ISOLDE. — Vous connaissez ce genre de livre ?
ORIANE. — Oui, mais je n’en ai jamais lu.
ISOLDE. — À chaque chapitre, vous avez deux possibilités. Mettons, soit vous attendez que le monstrueux serpent délivre le trésor de son étreinte, soit vous n’attendez pas et vous le pourfendez de votre dague.
ORIANE. — C’est le lecteur qui choisit pour le héros ?
ISOLDE. — Parfois. Parfois le choix est fait par un lancer de dé, une pièce tirée à pile ou face, une carte à jouer ou d’autres jeux de hasard.
ORIANE. — Un mélange de talent et de chance.
ISOLDE. — Et de destin. N’oubliez pas que tout a été programmé à l’avance par un auteur. Ou deux.
ORIANE. — J’ai hâte d’entrer dans le labyrinthe.
ISOLDE. — Vous y êtes peut-être déjà.
ORIANE. — Merci Isolde. (Admirative 🙂 Quant au dîner…
STÉPHANE. — Isolde est un vrai cordon bleu.
ISOLDE. — Merci chéri.
STÉPHANE. — De rien amour.
ORIANE. — Merci aussi pour le dîner, Isolde.
ISOLDE. — Ça vous a plu ?
ORIANE. — Beaucoup. Mais c’était pas dans le contrat.
STEPHANE. — Ça nous fait plaisir.
ISOLDE. — On fait pas ça pour l’argent. L’important, c’est que vous passiez un séjour agréable.
ORIANE. — C’est bien parti.
STEPHANE. — Et ça va continuer. Pour le dessert, Isolde a fait une tarte Tatin.
ORIANE. — Incroyable !
ISOLDE. — Vous aimez ?
ORIANE. — J’adore !
ISOLDE. — J’ai de la chance ! Vous savez comment la recette a été inventée ?
ORIANE. — Non, j’avoue que…
ISOLDE. — Une erreur ! Les sœurs Tatin tenaient une auberge et un jour, pendant le coup de feu, une d’entre elles enfourne une tarte aux pommes en oubliant de mettre la pâte au fond du moule. Elle s’aperçoit de sa méprise et elle rajoute la pâte sur le dessus. Succès immédiat. (Isolde se lève.)
STEPHANE. — Non, laisse, j’y vais. (Isolde se rassoit.) Isolde et moi sommes de grands consommateurs d’infusion. Je vous en prépare une ?
ORIANE. — Avec plaisir. Ce que vous voudrez.
STEPHANE. — Un sucre ?
ORIANE. — Deux.
STEPHANE. — Très bien.
ISOLDE. — Merci, chéri.
STEPHANE. — De rien, amour.
Stéphane sort.
ORIANE. — Vous êtes très unis.
ISOLDE. — Merci.
ORIANE. — Je suis sincère.
ISOLDE. — Ça n’a pas toujours été facile.
ORIANE. — Ah ?
ISOLDE. — En quinze ans, un couple connaît des hauts et des bas. Mais on s’en est pas mal sortis. Et je suis fière d’y être pour quelque chose.
ORIANE. — Vous pouvez. (Elle lève son verre.) Alors, à vous.
ISOLDE, levant son verre à son tour. — Moi Oriane, je bois à vous.
Le téléphone de Stéphane sonne. Isolde regarde l’appel et décroche.
ISOLDE. — Oui ? (Un temps.) Non. (Un temps.) Il est occupé. Je suis sa femme. Je peux prendre un message ? (Un temps.) Allô ? (Un temps.) Allô ? (Un autre temps. Elle pose le téléphone.)
Stéphane revient avec la tarte et les infusions.
STÉPHANE. — Tarte Tatin de madame Isabelle Bordecarre.
ORIANE. — Isabelle ?
ISOLDE. — Il m’appelle comme ça quand il veut m’embêter.
STÉPHANE. — C’est son vrai prénom.
ORIANE. — Vous ne l’aimez pas ?
ISOLDE. — Oh… je le trouve plutôt… alors j’ai choisi Isolde. Isolde, c’est quand même un peu plus…
ORIANE. — J’aime bien Isolde.
STEPHANE. — On trinque ?
ISOLDE. — Déjà fait.
STÉPHANE. — Tant pis. Ou plutôt tant mieux. Les infusions sont encore trop chaudes. (Levant son verre 🙂 Au séjour d’Oriane. Qu’il soit plaisant. (À Oriane 🙂 Il n’y a personne après vous. Si vous voulez rester un jour de plus ou deux…
ORIANE. — Pourquoi pas ? On verra… Oh ! Attendez… j’ai quelque chose pour vous.
Oriane sort.
STÉPHANE. — Elle est charmante.
ISOLDE. — J’ai vu.
STÉPHANE. — N’est-ce pas ?
ISOLDE. — J’ai vu que tu la trouvais charmante.
STÉPHANE. — Moi ? Tu vas pas encore…
ISOLDE. — Tu devais bien rentrer en début d’après-midi ?
STÉPHANE. — Euh… oui ! Mais en fait bon… c’est-à-dire, finalement… j’ai calé un cours de guitare.
ISOLDE. — Encore ? C’est la deuxième fois cette semaine.
STÉPHANE. — Euh… oui ! Mais en fait bon… c’est-à-dire, finalement… il avait un créneau aujourd’hui.
ISOLDE. — Il avait un créneau aujourd’hui.
STÉPHANE. — Il avait un créneau aujourd’hui, le prof.
ISOLDE. — Ton prof, il avait un créneau aujourd’hui ?
STEPHANE. — Mon prof, oui, mon prof il avait un créneau aujourd’hui.
ISOLDE. — Alors pourquoi t’as pas pris ta guitare ? Elle est restée sur le canapé toute la journée.
STÉPHANE. — Euh… oui ! Mais en fait bon… c’est-à-dire, finalement… on a fait du solfège. On a juste… on a juste fait de la lecture de notes.
ISOLDE. — Avec ton prof de guitare ?
STÉPHANE. — Bah oui. Avec le prof de guitare.
ISOLDE. — Pourquoi tu dis « le » prof de guitare ?
STEPHANE. — Tu veux que je dise comment ?
ISOLDE. — « La ». « La » prof de guitare. Ton prof de guitare, c’est une femme ?
STEPHANE. — Quoi ? Pas du tout.
ISOLDE. — Si, c’est une femme, je le sais.
STEPHANE. — Qui c’est qui t’as raconté ça ? C’est Mme Zambeault, comme toujours ? Celle-là, elle peut pas s’empêcher… Puisque je te dis…
ISOLDE. — Tout à l’heure, ton portable a sonné. L’écran indiquait : « Prof de guitare ». J’ai décroché, une voix de femme a répondu. Elle était surprise. Elle a demandé à te parler. J’ai répondu que j’étais ta femme. Je l’ai entendue respirer en silence quelques secondes et elle a raccroché.
STEPHANE. — C’était peut-être sa femme.
ISOLDE. — Hein ?
STEPHANE. — Oui, la femme de mon prof de guitare.
ISOLDE. — Tu vas arrêter de me prendre pour une conne, oui ?
STEPHANE. — Bon… d’accord, je… oui. Mon prof de guitare… c’est… c’est une femme.
ISOLDE. — Mais pourquoi tu me l’as pas dit ? Il y a trois mois, monsieur veut subitement prendre des cours de guitare, il trouve une prof, et il me fait croire que c’est un homme. Tout est normal !
STEPHANE. — C’était pour pas que tu…
ISOLDE. — Pour pas que je quoi ?
STEPHANE. — Bah pour pas que t’imagines que…
ISOLDE. — Que je m’imagine quoi ? Que tu pourrais être tenté ? Que, seul à seule avec une femme, tu pourrais être tenté ? Tenté de faire autre chose que de la guitare ? (Un temps.) C’est drôle, mais… maintenant que j’y pense… Trois mois que t’as commencé tes cours et… je t’ai pas entendu jouer une seule fois.
STEPHANE. — Je suis très pudique.
ISOLDE. — Stéphane…
STEPHANE. — Quoi ?
ISOLDE. — T’as quelque chose à me raconter ?
STEPHANE. — Moi ? Non. Rien de…
ISOLDE. — Réfléchis bien. T’as rien à me raconter ?
STEPHANE. — Si… peut-être…
ISOLDE. — Raconte.
STEPHANE. — Tu veux vraiment que je ?…
ISOLDE. — Oui, vas-y. Oh puis non, tais-toi. Si, dis-moi. Non, ne parle pas. Bon, tant pis, explique ! Silence. Allez, avoue ! Arrête.
STEPHANE. — Isolde… Je vais y arriver. Je vais changer. Il me faut encore un peu de temps pour…
ISOLDE. — Je sais, je sais. J’ai eu un petit moment de… (Elle se cache les yeux une seconde ou deux, puis se reprend. Dans les phrases qui suivent, Stéphane prononce à chaque fois la dernière syllabe.) Mais on sera les plus forts. Notre couple est solide. C’est vrai que… on en a traversé, des tempêtes. Et on est toujours là, tous les deux, ensemble. Qu’importe si ça a tangué. On a su résister.
STEPHANE. — On a résisté à tant de tornades…
ISOLDE. — Ah ça !… On a résisté à Sandra… on a résisté à Mélina, on a résisté à Marie… on a résisté à Anne, on a résisté à Aurélie, on a résisté à Stéphanette, on a résisté à Sofya, on a résisté à Sylvie, on a résisté à Ingeborg, on a résisté à Karima, on a résisté à…
STEPHANE. — Oui… oui… ça va, Isolde, ça suffit… mais assez, merde…
Oriane rentre avec un paquet.
ORIANE. — Le papier avait été déchiré pendant le voyage… Tout va bien ?
STEPHANE. — Oui… oui…
ISOLDE. — Évidemment ! Dans un couple aussi uni que le nôtre, pourquoi tout n’irait-il pas pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ?
ORIANE. — Tenez, c’est pour vous.
STEPHANE. — Merci. On ne s’y attendait pas. Il est rare que nos locataires nous offrent… (Ouvrant le paquet.) Ah ! Mozart… Une des passions d’Isolde.
ORIANE. — Cosi fan tutte. Une fable sur l’amour et la fidélité. Je me dis que j’ai bien choisi quand je vous vois si accordés.
ISOLDE. — Vous voulez dire si comblés. Et en effet comment ne pas l’être ? Stéphane a fait des écarts mais c’est fini. N’est-ce pas chéri ? Hein ? Tirer un coup à la sauvette entre deux portes, c’est bon pour les petits queutards minables ?
STEPHANE. — Euh… oui, oui… bien entendu… Mais… dites-moi, organe euh… Oriane, vous êtes plutôt monuments ou plutôt promenades toute nue euh… dans la nature ?
ORIANE. — Il me semble qu’ici on peut allier les deux.
ISOLDE. — Vous aimez voyager seule ? Si je suis indiscrète…
ORIANE. — Voyager seule, c’est un bon moyen de faire des rencontres.
ISOLDE. — Seule pour mieux nouer des contacts ?
ORIANE. — En quelque sorte.
ISOLDE. — Maintenant que j’y pense, tu sais avec qui elle pourrait s’entendre ? Julien.
ORIANE. — Julien ?…
STEPHANE. — Le volet cassé.
ORIANE. — Ah ?…
ISOLDE. — Un garçon charmant, sensible, tout à fait votre style.
ORIANE. — Je vous fais confiance.
ISOLDE. — Stéphane ?
STEPHANE. — Absolument ! Absolument ! Absolument ! Absolument !
ISOLDE. — C’est un garçon charmant mais en ce moment, il traverse une mauvaise passe… Longue période de chômage, sa femme l’a quitté… C’est une lumière éteinte qui ne demande qu’à briller à nouveau. Il a juste besoin d’une étincelle.
STEPHANE. — Ma femme est poète.
ISOLDE. — Stéphane, t’es d’accord ?
STEPHANE. — Mais oui ! Mais oui ! Mais oui ! Mais oui !
ISOLDE. — On vous fera rencontrer Julien. Il vous plaira. Buvons nos infusions avant qu’elles soient froides. Tu as sucré la mienne ?
STEPHANE. — Ben non. Ton régime.
ISOLDE. — Je sais… mais j’ai très envie d’un sucre.
Intermède
LA VOIX DU RÉCIT. — Ou bien Isolde va chercher du sucre dans la cuisine, ou bien Isolde ne va pas chercher du sucre dans la cuisine.
Un assistant de la voix du récit apparaît parmi les spectateurs.
LA VOIX DU RÉCIT. — Laissons faire le hasard et jouons cela aux dés. Soit la somme des dés sera paire et Isolde ira chercher du sucre dans la cuisine, soit la somme des dés sera impaire et Isolde n’ira pas chercher du sucre dans la cuisine.
L’assistant fait jouer un spectateur/une spectatrice. Puis l’assistant annonce le score : « La somme des dés est égale à … »
Si la somme des dés est paire la voix du récit dit :
LA VOIX DU RÉCIT. — La somme des dés est paire. Isolde va chercher du sucre dans la cuisine.
Allez au 2. (p.25)
Si la somme des dés est impaire la voix du récit dit :
LA VOIX DU RÉCIT. — La somme des dés est impaire. Isolde ne va pas chercher du sucre dans la cuisine.
2. Une infusion sucrée
ISOLDE. — Oh et puis zut ! (Elle se lève.)
STEPHANE. — Tu vas où ?
ISOLDE. — Chercher un sucre.
STEPHANE. — C’est pas raisonnable.
ISOLDE. — Ce soir, je cède à la tentation.
Isolde sort. On entend une sonnerie de portable.
STEPHANE. — Le téléphone d’Isolde. Ça va ? Tu t’amuses bien ?
ORIANE. — Assez. Elle se doute de quelque chose ?
STEPHANE. — Non, non. Je peux savoir ce que tu fous ici ?
ORIANE. — Je prends des vacances.
STEPHANE. — Et t’as choisi de les passer chez moi ?
ORIANE. — T’as une belle maison.
STEPHANE. — Ah, ah, ah. Très drôle. Comment t’as remis la main sur moi ?
ORIANE. — J’ai choisi une destination au hasard.
STEPHANE. — Tu m’emmerdes avec ton hasard. Une fille comme toi laisse rien au hasard. Comment tu m’as retrouvé ?
ORIANE. — Nafi.
STEPHANE. — Celle-là, quelle salope…
ORIANE. — Arrête de flipper. Je reste deux nuits et tu ne me reverras plus.
STEPHANE. — C’est marrant, j’arrive pas à te croire.
ORIANE. — Ici, on peut pas parler.
STEPHANE. — T’as pas changé.
ORIANE. — Toi, si. Ça fait longtemps que t’es pas venu.
STEPHANE. — Je monte de moins en moins à Paris.
Sur cette dernière phrase, Isolde a reparu. Se tenant en retrait, elle écoute.
STEPHANE. — À ton bureau, tous les mecs doivent être dingues de toi.
ORIANE. — Ils auraient tort.
STEPHANE. — Tu connais Rodez ?
ORIANE. — Vaguement.
STEPHANE. — Et si je te faisais visiter ?
ORIANE. — Pourquoi pas ?
STEPHANE. — J’annule une réunion, et je te retrouve à quatorze heures, devant la cathédrale.
ORIANE. — D’accord.
ISOLDE. — J’ai été obligée d’en chercher à la cave. (Elle sucre son infusion.) Et voilà. Je suis une pécheresse. (Elle touille.) Vous êtes bien silencieux tous les deux. Alors ? Qu’est-ce que vous faites demain ?
ORIANE. — Demain ?
ISOLDE. — Oui, demain ? Qu’est-ce que vous faites ?
ORIANE. — Oh… je ne sais pas… peut-être Rodez.
ISOLDE. — Excellent idée. Hein Stéphane ?
STÉPHANE. — Oui… oui, oui…
ISOLDE. — La cathédrale, le musée Soulages, et puis les petites rues piétonnes. Un vrai dédale. Tous les secrets de Rodez y sont enfermés. Cela dit je ne sais pas le temps qu’il fera. L’idéal, ça serait de vous trouver un guide. Ça vous dirait que je vous fasse visiter ?
ORIANE. — Euh… bah… je… je…
ISOLDE. — Ah non ! J’oubliais ! J’ai une flopée de rendez-vous demain. Mais quelle malchance !
ORIANE. — Dommage.
STÉPHANE. — Oh ! Flûte, alors !
ISOLDE. — Et toi, Stéphane, tu peux peut-être l’accompagner ?
STÉPHANE. — Moi ? Ah non.
ISOLDE. — Quoi ? T’as un cours de guitare ?
ORIANE. — Stéphane joue de la guitare ?
ISOLDE. — Avec tous les cours qu’il a pris, c’est un virtuose.
STÉPHANE. — Demain, j’ai ma délégation japonaise.
ISOLDE. — Je croyais que c’était la semaine prochaine ?
STÉPHANE. — Ben non, justement, ils ont avancé leur venue ! Alors, moi, demain, j’aurai pas une minette à moi/une minute à moi. À peine le temps de biffler/de bouffler/de bouffer. Venir à Rodez, c’est imbaisable/infaisable. En plus, pour les accueillir, avec le buffet, les petits fours, on a défoncé sans compter/dépensé sans compter. La rencontre avec cette défellation/cette délégation fait partie d’une stratégie à long sperme/à long terme. Et ça doit nous permettre de baiser/de baliser un vagin/un chemin clair pour le PDG chinois et son enculage le plus proche/son entourage le plus proche, afin de lui donner une perception foune de la bite/fine de la boîte.
ISOLDE. — Hélas, Oriane, la fatalité s’acharne contre vous. Vous entrerez donc seule en cité ruthénoise.
STÉPHANE. — Oriane, tu fumes/vous fumez ?
ORIANE. — Des blondes et parfois quelques bruns.
STÉPHANE. — Tu nous excuses ?
ISOLDE. — Bien sûr, chéri.
STÉPHANE. — Merci, amour.
Stéphane et Oriane sortent.
ISOLDE, prenant son téléphone et appelant. — Allô ? Tu m’as appelée ? Oui, on est avec notre nouvelle locataire. Ah ? Dommage, tu serais venu prendre le dessert avec nous. Dis-moi… T’es libre demain après-midi ? Ça te dirait qu’on prenne un verre à Rodez ? Comme ça… pour discuter. Ça fait longtemps qu’on n’a pas parlé, toi et moi. Très bien ! À demain, je t’embrasse. (Elle raccroche.) Après tout… combien de fois je me suis dit… il n’attend qu’un mot, qu’un encouragement de ma part pour… Et puis moi aussi j’ai le droit de prendre des cours de guitare !
Intermède
LA VOIX DU RÉCIT. — Ou bien le lendemain un temps superbe illumine Rodez ou bien le lendemain de violents orages éclatent sur la région.
Un assistant de la voix du récit apparaît parmi les spectateurs.
LA VOIX DU RÉCIT. — Laissons faire le hasard et jouons cela aux cartes. Soit la carte choisie sera rouge et le lendemain un temps superbe illuminera Rodez, soit la carte choisie sera noire et Ie lendemain de violents orages éclateront sur la région.
L’assistant fait jouer un spectateur/une spectatrice. Puis l’assistant annonce la couleur : « La carte choisie est de couleur … »
Si la carte choisie est rouge la voix du récit dit :
LA VOIX DU RÉCIT. — La carte choisie est rouge. Le lendemain un temps superbe illumine Rodez.
Allez au 4. (p.36)
Si la carte choisie est noire, la voix du récit dit :
LA VOIX DU RÉCIT. — La carte choisie est noire. Le lendemain de violents orages éclatent sur la région.
Allez au 5. (p.42)
3. Une infusion sans sucre
ISOLDE. — Bon, je vais pas faire un écart maintenant. Ça fait trois mois que je tiens. Ce soir je reste vertueuse. (Son portable sonne. Elle décroche.) Oui ? Eh bien entre. (Elle raccroche.) C’est Julien. Il arrive.
STÉPHANE. — Une question : vous fumez ?
ORIANE. — Si vous me le proposez.
STÉPHANE. — Tu nous excuses ?
ISOLDE. — Bien sûr, chéri.
STÉPHANE. — Merci, amour.
ORIANE. — Mais vous m’avez tellement parlé de Julien, que je suis bien curieuse de…
STÉPHANE, entrainant Oriane. — Ne vous inquiétez pas, vous aurez largement le temps de tomber sous son charme…
Stéphane entraine Oriane dehors, qui sort comme à regret.
ISOLDE. — « Un soir, au bord du fleuve noir, j’ai vu ma jeunesse s’enfuir dans un vol de feuilles mortes »…
Entre Julien.
JULIEN. — Tu déprimes ?
ISOLDE. — Tu étais là ?
JULIEN. — Tu fais un poème ?
ISOLDE. — Un peu des deux, peut-être.
JULIEN. — Ça ne va pas ?
ISOLDE. — Non, pas du tout. Il est temps de réparer ton volet.
JULIEN. — Vous allez me tarabuster longtemps avec ça ? Où est Stéphane ?
ISOLDE. — Sur la terrasse avec notre nouvelle locataire.
JULIEN. — Encore une parisienne ?
ISOLDE. — Jeune et jolie.
JULIEN. — Comme le magazine ? Et tu les laisses seuls ? Le lion est sans cesse à l’affût de la prochaine antilope.
ISOLDE. — Oublie les métaphores, tu sais pas faire. Ta journée ?
JULIEN. — J’ai revu Star Wars. A New Hope. Mon préféré.
ISOLDE. — Occupe-toi plutôt du réel. Je crois qu’elle te plairait.
JULIEN. — Je suis pas ton baby-sitter.
ISOLDE. — Arrête de jouer au vieil ermite. Et si tu l’emmenais à Rodez, demain ?
JULIEN. — Demain ? Quel temps il fait ?
ISOLDE. — J’en sais rien. Tu lui montres la cathédrale, Soulages, et après…
JULIEN. — Je rêve ou tu me mets une gamine entre les pattes ?
ISOLDE. — C’est pas une gamine, c’est une vraie femme.
JULIEN. — J’ai vraiment pas la tête à ça.
ISOLDE. — T’as la tête à quoi ?
JULIEN. — Si je devais sortir demain, si je devais aller à Rodez, j’aurais plutôt envie de passer un moment avec toi.
ISOLDE, surprise. — On était d’accord, on avait dit qu’on n’aurait plus ce genre de conversations.
JULIEN. — Quoi ? Deux amis peuvent pas prendre un verre dans un café ? C’est interdit par ta religion ?
ISOLDE. — Deux amis ?
JULIEN. — On n’est pas amis toi et moi ? T’es pas mon amie ?
ISOLDE. — Bien sûr que si.
JULIEN. — T’as bien le temps de prendre un café, demain ?
ISOLDE. — Oui.
JULIEN. — Parfait. À demain.
ISOLDE. — Tu restes pas ?
JULIEN. — J’ai ma réunion, tu sais bien.
ISOLDE. — Ah oui… Tes amis philatélistes…
JULIEN, hésitant, puis se lançant. — Toi, t’es comme une pâtissière qu’aurait raté son gâteau. Des années que tu rassembles patiemment tous les ingrédients, des années que tu le prépares, tu mets le gâteau au four, et quand tu le ressors, il est tout moche, il penche sur le côté, complètement cramé, avec de la fumée noire et des grosses cloques marron foncé. Alors forcément t’es dégoûtée, t’as peur, tu veux plus faire de gâteau. Mais je te le dis : avec moi faut plus avoir peur. Avec moi tu vas refaire des gâteaux, plein, et on va se régaler.
ISOLDE. — C’est quoi cette fable à deux balles ?
JULIEN. — À demain.
Julien sort.
ISOLDE. — Faut vraiment qu’il arrête les métaphores. Je crois qu’il est… (Soudain, elle prend conscience de quelque chose.) Oui. Mais oui ! C’est évident. Bon… finalement… c’est très bien que je le voie demain. Oriane peut se débrouiller toute seule. Et puis c’est très bien qu’il éprouve pour moi de de de … comme ça je pourrai le convaincre, le convaincre de redevenir raisonnable. C’est pour ça que j’ai accepté son rendez-vous. Uniquement pour ça. Pour avoir avec lui une discussion ferme. Mettre les points sur les i. Les barres sur les t. Dans un petit café… tranquilles… sans se presser… pendant une heure… ou deux… ça sera bien… qu’est-ce ça sera bien…
Oriane et Stéphane reviennent.
STÉPHANE. — Julien n’est pas là ?
ISOLDE. — Il est déjà reparti. La philatélie.
STÉPHANE. — Tu lui as parlé d’Oriane ?
ISOLDE. — Oui mais demain il n’est pas libre.
STÉPHANE. — Pas libre ? Il ne fout rien de ses journées.
ISOLDE. — Et toi ? Tu ne peux pas accompagner Oriane ?
ORIANE. — Ne vous dérangez pas, je peux très bien visiter la ville comme une grande.
STÉPHANE. — Moi, j’ai ma délégation japonaise.
ORIANE. — Dommage.
ISOLDE. — Oui, dommage.
STÉPHANE. — C’est vraiment dommage. Dommage, dommage, dommage.
Intermède
LA VOIX DU RÉCIT. — Ou bien le lendemain un temps superbe illumine Rodez ou bien le lendemain de violents orages éclatent sur la région.
Un assistant de la voix du récit apparaît parmi les spectateurs.
LA VOIX DU RÉCIT. — Laissons faire le hasard et jouons cela aux cartes. Soit la carte choisie sera rouge et le lendemain un temps superbe illuminera Rodez, soit la carte choisie sera noire et Ie lendemain de violents orages éclateront sur la région.
L’assistant fait jouer un spectateur/une spectatrice. Puis l’assistant annonce la couleur : « La carte choisie est de couleur … »
Si la carte choisie est rouge la voix du récit dit :
LA VOIX DU RÉCIT. — La carte choisie est rouge. Le lendemain un temps superbe illumine Rodez.
Allez au 4. (p.36)
Si la carte choisie est noire, la voix du récit dit :
LA VOIX DU RÉCIT. — La carte choisie est noire. Le lendemain de violents orages éclatent sur la région.
Allez au 5. (p.42)
***
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