Miracle pour 11 interprètes
Quand le sport devient une affaire céleste…
Accordez-nous moins d’une demi-heure de lecture et plongez votre public une comédie céleste et mordante sur le sport, les idéaux et la rédemption (même si vous avez des débutant-e-s dans le groupe).
Entre Paradis et Enfer…
Avant de vous en dire plus, on a 3 questions rapides à vous poser :
🆘 Vous en avez assez des pièces qui tirent en longueur ?
🆘 Vous fuyez les intrigues qui se concentrent sur Monsieur et Madame tout le monde ?
🆘 Vous avez horreur des textes qui sont de simples divertissements ?
Si vous avez répondu oui à au moins deux questions, alors lisez vite ce qui suit !
Voici le résumé de Les Courbatures de Coubertin :
Au Paradis, Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux Olympiques modernes, est rongé par la mélancolie. Constatant que ses idéaux sont trahis par la corruption, il décide de s’opposer aux Jeux de Seine-et-Marne. Aidé par Satan, il envisage d’annuler l’événement, mais les interventions d’anciens athlètes et de figures célestes comme Sainte Anastasie et Frassati le poussent à reconsidérer sa croisade. Une comédie aux dialogues percutants et aux rebondissements célestes, où l’humour se mêle à une critique acerbe du monde moderne.
En accédant au texte intégral de Les Courbatures de Coubertin, vous obtiendrez un fichier PDF de 25 pages pour un poids ultra-réduit de 294 Ko, téléchargeable sur votre ordinateur, votre tablette, votre téléphone, et imprimable sur n’importe quel support. La mise en page vous permettra de noter sur le texte toutes les indications et notes de régie que vous jugerez utiles.
Avec Les Courbatures de Coubertin, vous découvrirez :
✅ Un texte où les grandes figures du sport croisent le burlesque et emmènent le public dans des émotions variées.
✅ Une distribution adaptable qui vous permettra de parer à certains aléas de production.
✅ Un décor minimaliste : un simple effet de fumée ou d’autres artifices suffisent pour plonger le public dans le Paradis.
✅ Une intrigue captivante : une réflexion sur les idéaux, le sport et la rédemption, qui saura passionner le public.
✅ Une fin éclatante : un dénouement qui réconcilie humour et émotion, laissant le public conquis et apaisé.
La pièce a été jouée notamment par :
🎭 Le Groupe Artistique de Moret, Seine-et-Marne, 2015.
🎭 Les Tréteaux du Tholonet, Bouches-du-Rhône, 2024.
Intéressé(e) ?
Téléchargez gratuitement le texte intégral de Les Courbatures de Coubertin
et laissez votre public explorer un Paradis où tout ne tourne pas rond, même sous les nuages.
Attention : déconseillé aux compagnies qui sont rétives à toute critique du sport.
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Questions fréquentes sur Les Courbatures de Coubertin
Est-ce une pièce sur le sport ou une satire du sport ?
Les deux à la fois. La pièce part du monde sportif pour en dévoiler les excès, les dérives et les grandeurs. Derrière l’humour et le burlesque, elle pose la question des idéaux trahis — un sujet universel.
Faut-il des effets spéciaux pour représenter le Paradis ?
Pas du tout. Un décor épuré, quelques accessoires symboliques (fumée, halo de lumière, effets sonores) suffisent à créer l’atmosphère céleste. Le texte fait le reste.
Peut-on jouer cette comédie avec des débutants ?
Oui. Le texte est rythmé, les rôles bien définis, et l’humour repose sur le contraste entre les personnages plus que sur la technique de jeu. Idéal pour une troupe mixte ou un atelier.
À quel public s’adresse Les Courbatures de Coubertin ?
À tous ceux qui aiment les comédies intelligentes : spectateurs amateurs de théâtre d’idée, passionnés de sport, ou simples curieux. L’œuvre allie rire, réflexion et fantaisie céleste.
Extrait des Courbatures de Coubertin
Personnages
L’Annoncière.
Coubertin.
Marie.
Delphine.
Sainte Anastasie.
Frassati.
L’homme.
Leducq.
Pottier.
Suzanne.
Marguerite.
Le décor
La pièce peut se jouer simplement avec un peu de fumée.
***
L’Annoncière entre.
L’Annoncière. Mesdames, messieurs, je réclame votre attention. Regardez ces vapeurs qui arrivent sur la scène. Ce sont des nuages. Car nous sommes, oui, je vous demande d’y croire, nous sommes dans un endroit où beaucoup d’entre nous aimeraient aller après leur mort. Nous sommes au Paradis. Et pourtant, croyez-moi, même au Paradis, la vie n’est pas rose tous les jours.
Coubertin entre.
L’Annoncière. Tenez, cet homme qui marche là-bas : c’est le rénovateur des Jeux Olympiques, le baron Pierre de Coubertin.
Marie entre.
L’Annoncière. Cette dame inquiète, c’est Marie, sa femme. Regardez. Regardez comme elle le regarde : il est si mélancolique. Or, au Paradis, on peut faire beaucoup de choses, mais pas être mélancolique. M. de Coubertin ne va pas tarder à l’apprendre à ses dépens.
L’Annoncière sort.
Coubertin, alors que Marie lui met la main sur l’épaule. Laissez-moi, je vous en prie !
Marie. Mais enfin, mon ami, calmez-vous !
Coubertin. Puisque je vous dis que tout est fini ! Toute mon action, je la renie !
Marie. Comment pouvez-vous dire cela ?
Coubertin. La raison ? La voici : l’Olympisme est mort !
Marie. Comment osez-vous ? Vous, Baron Pierre de Coubertin, vous qui avez inventé l’Olympisme moderne ! Vous avez donc tout fait disparaître de votre mémoire ? Votre vie consacrée à la passion du sport, à ses vertus éducatives, émancipatrices ? Et la devise que vous avez créée ? Une belle devise. « Plus vite, plus haut, plus fort » Effacée, elle aussi ?
Coubertin. « Plus vite, plus haut, plus fort »… Déchirez ces mots et faites-les brûler. J’ai été incapable de transmettre cet idéal. Regardez en bas et observez : triche, pots-de-vin, dopage… Voilà aujourd’hui, dans les journaux, ce qui fait les gros titres des pages sportives.
Marie. Votre sens de la mesure a-t-il totalement disparu ? Et vous laisserez-vous abuser par quelques affaires montées en épingle dans le but de… Pierre… Au nom de notre mariage, de notre vie commune, je vous…
Coubertin. Vous perdez votre temps. Moi, Coubertin, j’ai porté toute ma vie des valeurs, une certaine idée du sport : le goût de l’exigence, du don et du dépassement de soi. Ces valeurs ont été foulées au pied. Elles ont été reléguées au magasin des vieilleries. La chose est simple : j’ai été oublié.
Delphine entre.
Delphine. Pardon messieurs dames, excusez-moi, mais je viens juste d’arriver… je suis un peu perdue.
Marie. C’est bien normal ! Nous aussi, quand nous sommes arrivés, mon mari et moi, nous étions déboussolés. Il faut immédiatement aller avoir Sainte Marthe. C’est elle qui te montrera tes appartements.
Delphine. Merci madame.
Marie. Je t’en prie. Mais… au fait… que fais-tu ici ? Tu es si jeune !
Delphine. J’ai pas eu de veine, madame. Un accident, sur la nationale.
Marie. Ah !
Delphine. Oui. Mon vélo contre un semi-remorque, j’avais peu de chance d’en réchapper.
Marie. Ton vélo ?
Delphine. Je l’adore, mon vélo. Je suis toujours dessus. Enfin, j’étais… Mon rêve, ça aurait été de courir ma première course cycliste…
Marie. Vraiment ? Voilà qui va faire plaisir à mon mari. C’est monsieur de Coubertin. Tu le connais, n’est-ce pas ?
Delphine. Monsieur comment ?
Marie. Monsieur de Coubertin.
Delphine, cherchant. Monsieur de Coubertin… attendez… (Son visage s’éclaire.) Ah oui ! Monsieur de Coubertin ! Il est gardien de parking ?
Marie. Pardon ?
Delphine. Ben oui ! À côté du stade, il y a le parking Pierre de Coubertin ! C’est sûrement votre mari qui s’en occupe ? Je veux dire… qui s’en occupait ?
Marie. Chère petite… je crois que tu fais une confusion…
Delphine. Ah bon ? Bah… écoutez… je crois que votre mari… eh ben je le connais pas.
Marie. Qui pourrait t’en vouloir ? Alors écoute. Mon mari, le baron Pierre de Coubertin a été celui qui a fait redécouvrir l’Olympisme à la fin du XIXe siècle. Autrement dit, c’est grâce à lui si de nos jours les Jeux Olympiques sont organisés à travers le monde.
Delphine. Ah bon ? C’est votre mari qui a inventé les Jeux Olympiques ?
Marie. Pas vraiment. Les Jeux Olympiques ont été créés en Grèce Antique, quelques huit cents ans avant Jésus-Christ. Mon mari les a remis sur le devant de la scène.
Delphine. Ah ouais ? Comment ça déchire trop !
Marie, satisfaite. N’est-ce pas, hein ? ça déchire…
Delphine. Eh ben… vous savez monsieur Cou… cou-cou…
Coubertin, corrigeant avec une nuance agacée. Coubertin.
Delphine. Oui, merci… Eh ben… monsieur de Coubertin… ça me ferait plaisir de venir vous parler un peu de mes trucs de vélo… de temps en temps… après tout, on a l’Éternité !
Coubertin. Tu veux venir me parler ?
Delphine. Oui ! Je pense que vous pouvez m’expliquer plein de choses… parce que moi, le vélo…
Coubertin. Désolé fillette, je refuse.
Marie. Quoi ? Mais enfin, Pierre !
Coubertin. Ne vous mêlez pas de cela, Marie. (À Delphine.) Je n’ai aucun intérêt pour toi. Je n’ai rien à t’apporter. Alors fais comme tout le monde : oublie-moi.
Blessée, Delphine s’éloigne et sort.
Marie, à part. Mon ami, qu’es-tu devenu ?…
Sainte Anastasie entre.
Sainte Anastasie, à Coubertin. Ah vous voilà ! L’avertissement que l’Administration Divine vous a envoyé ne vous a pas suffi ? Votre passage au Purgatoire non plus ?
Coubertin. Encore vous ?
Sainte Anastasie. Chaque fois que vous enfreindrez les règles, je ferai mon apparition. C’est mon rôle, en tant que Commissaire Principale de la Police des pensées célestes.
Coubertin. Qu’ai-je fait, cette fois ?
Sainte Anastasie. Vous le savez très bien. Le Règlement Intérieur Paradisiaque est formel. Article 7, alinéa 13 : « Il est strictement interdit aux habitants du Paradis de propager des pensées condamnables, sous peine d’exclusion définitive. »
Marie. L’exclusion définitive du Paradis ? La jurisprudence « Adam et Ève » ?
Sainte Anastasie, à Coubertin. La Charité, ça vous dit quelque chose ? La manière dont vous venez de traiter notre nouvelle arrivante est tout simplement impie ! Oserais-je vous rappeler que la Colère est un péché capital ? C’est la troisième fois que je dois vous reprendre depuis votre retour du Purgatoire ! Pensez-vous produire des excès en actes et en paroles jusqu’à la consommation des siècles ? Par les pouvoirs qui me sont conférés, je prononce à votre encontre un Blâme Divin. À la prochaine incartade, je demanderai la saisine de l’Archange Michel, chef de la Milice des Anges, afin que votre âme soit à nouveau pesée. La mélancolie, les paroles acerbes, la cruauté, il y a un lieu pour cela. Cela s’appelle l’Enfer.
Sainte Anastasie sort.
Marie. Méfiez-vous, Pierre, je vous en conjure. Vous voir descendre en Enfer serait pour moi la pire des… (Son portable sonne. Elle le regarde.) Le compte twitter de Saint François de Sales. Oh ! Pierre, voilà un événement qui devrait vous intéresser. Les XVIIIe Jeux de Seine-et-Marne commenceront le 6 juin 2015 ! Cet événement est organisé par la Communauté de Communes de Moret-Seine-et-Loing ainsi que par le Comité Départemental Olympique et Sportif de Seine-et-Marne. N’est-ce pas là la preuve que votre esprit souffle encore sur la surface terrestre ?
Coubertin. Sûrement pas ! Comment peuvent-ils ? Alors que tout conspire à l’affaiblissement de mes idées ! Des Jeux, mais pourquoi faire ? Ils refusent de comprendre… comprendre qu’aujourd’hui tout cela ne sert plus à rien. Si seulement… si seulement je trouvais le moyen de mettre en échec ces jeux… oui, si seulement j’arrivais à les entraver, ils se rendraient à l’évidence… à l’évidence que l’Olympisme n’est plus depuis longtemps… Mais comment faire ? Ce n’est pas ici que je vais trouver de l’aide…
Frassati entre.
Frassati. J’ai dû mal entendre !
Marie. Pier Giorgio, vous ici ! On ne vous voit guère…
Frassati. Vu les propos qui forment la matière de vos conversations, je suis bienheureux de ne pas vous fréquenter davantage !
Marie. Je ne sais quelle mouche pique mon mari en ce moment… mais… justement… vous arrivez à point pour lui faire entendre raison…
Frassati. Faire entendre raison à M. de Coubertin ? Moi, Pier Giorgio Frassati, Saint Patron des sportifs ? Quelle ironie ! Quelle farce ! Seul un mauvais auteur dramatique, voire deux, pourraient imaginer cette scène grotesque ! (À Coubertin.) Cher Baron, la façon dont vous vous êtes adressé à cette enfant venue vers vous les yeux pourtant pleins de dévotion est atroce. Vous devriez avoir honte ! Quant à déranger les Jeux de Seine-et-Marne, n’y pensez pas. Je veille sur eux. Si d’aventure quelque accident devait s’y glisser, je vous en tiendrais personnellement responsable et préviendrais immédiatement Sainte Anastasie. Je ne vous salue pas.
Frassati sort.
Coubertin. Vieux schnock ! Depuis sa béatification, ses ailes de géant l’empêchent un petit peu de marcher, lui.
Marie. Mon ami, je ne peux que vous conseiller de l’écouter.
Coubertin. Si je comprends bien, tout le monde se ligue contre moi.
Marie. Je pense que vous ne mesurez pas avec exactitude la pente dangereuse sur laquelle vous…
Coubertin. Taisez-vous.
Marie. Je veux vous aider.
Coubertin. Je ne veux pas qu’on m’aide.
Marie. Et je veux vous aider, moi, malgré vous-même !
Coubertin. Vous voulez m’aider ?
Marie. Vraiment vous aider, oui !
Coubertin. M’aider, moi, vraiment ?
Marie. Vous aidez, vous, absolument !
Coubertin. Alors foutez le camp !
Marie. Oh… Dieu vous garde, Pierre, Dieu vous garde.
Marie sort.
Coubertin. Et bon vent ! Ça, par exemple ! Sourire tout le temps comme un représentant de commerce ! Ce qu’ils voudraient que je fasse, elle, Frassati, Sainte Anastasie et toute sa bande d’auréolés… Condamné à l’euphorie perpétuelle ! Voilà l’enfer qu’on vit en Paradis ! Est-ce ma faute à moi si ce que font les hommes, en bas, me touche, m’atteint, me met en colère ? Je n’en démordrai pas. Frassati a beau être le Saint Patron des sportifs, il n’a pas pris la mesure du scandale. Il trop épris de mondanités : il préfère aller aux cocktails de l’Archange Gabriel ou aux pots de départ de Saint Vincent de Saragosse, plutôt que de s’informer sur la façon dont jour après jour le drapeau olympique est piétiné. Je lui montrerai, à lui et autres… Oui, je vais faire quelque chose… il faut contrarier ces Jeux de Seine-et-Marne ! Coûte que coûte ! Mais comment ?
L’Homme, avec dans la bouche un long cigare tordu. J’ai peut-être une idée.
***
DÉCOUVREZ LA FIN DE LA PIÈCE DANS LE TEXTE INTÉGRAL
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